Je me retrouve ce jour, en ce lieu où j'ai passé une partie importante de mon existence.
Que de souvenirs, heureux et malheureux affluent dans ma tête.
C'est dans ce cadre que j'eus le privilège d'accueillir plusieurs générations d'adolescents.
Une étape si importante et parfois difficile à vivre pour un jeune.
Alexia appartenait à un de ces groupes de jeunes personnes avec qui, durant quelques quatre années, nous avons pu découvrir, établir un climat de confiance et d'estime réciproque en étant très conscients que nous n'étions pas parfaits, mais qu'il était possible de nous améliorer.
Ce que nous avons essayé de faire, laissant à chacun le choix de juger du résultat.
Merci à eux de m'avoir accepté tel que j'étais. Ils m'ont beaucoup apporté, beaucoup appris...
J'ai pu découvrir leurs soucis quotidiens et bien plus encore les questions existentielles qui se posaient à eux. Très modestement, j'ai essayé de les aider, peut être parfois maladroitement mais en respectant l'éthique de notre profession :"Eduquer, c'est toujours accompagner en respectant l'intimité de l'autre", comme le rappelait il y a peu de temps Monsieur Marcel RUFO, éminent Pédopsychiatre.
Selon Marcel PROUST, "l'adolescence est le seul temps où l'on ait appris quelque chose".
Quelle récompense pour l'éducateur de voir arriver dans sa classe des jeunes motivés! Un simple sourire de leur part, une parole aimable, nous faisaient "chaud au coeur".
Ils avaient compris l'essentiel : acquérir dans un premier temps des connaissances, puis des méthodes permettant de faire progresser leurs pensées afin de donner un sens à leur vie.
L'être humain possède dans son inconscient un tel désir : celui de trouver dans la mesure du possible, des réponses aux nombreuses questions qui se posent tout au long d'une vie, d'où ce besoin consatnt de se rapprocher de l'inaccessible étoile qu'est la Vérité.
Cette démarche d'esprit nous rassemble aujourd'hui.
Alexia, tes multiples qualités naturelles étaient appréciées de tes camarades de classe ainsi que des adultes. Tu avais acquis et n'a jamais trahi notre confiance. Permets moi de te poser cette question : "Enfin qui es tu?"
Selon André MALRAUX :" la musique seule peut parler de la mort".
Le refrain d'une chanson intitulée :"Juste quelqu'un de bien...", berce mon oreille et répond à cette interrogation. Accorde moi, s'il te plait, en ce qui te concerne, une modification de cet intitulé. Je dirai :"Juste quelqu'un de TRES TRES BIEN, une belle âme".
Puis je te dédier cette citation d'André MAUROIS: "La mort ne peut être pensée puisqu'elle est absence de pensée. Il faut donc vivre comme si nous étions éternels".