Ainée de 4 enfants (la grande soeur), Alexia a poursuivi brillamment ses études à la Faculté de Droit de Toulouse. De concert, et au moment de sa mort, elle créait sa petit société de commerce international, afin de reprendre une partie de l'entreprise familiale qui n'avait plus raison d'être... (AL&MATT SARL)
L'après midi de ce drame, elle était venue à Beaumont de Lomagne afin de traiter quelques dossiers. Je l'ai quitté vers 16h.
Elle avait pris un peu de temps pour jouer avec sa petite soeur, Manon, alors âgée de 7 ans. En fin d'après midi, elle a reçu un coup de fil, qui à priori, aurait précipité son départ. Il faisait encore ce jour. Elle est donc repartie de Beaumont de Lomagne après 18h, et une vingtaine de minutes plus tard, Alexia était arrachée à la vie.
Très rapidement un appel à témoin par voie de presse est lancé.
Les premiers témoignages ont permis de cibler un véhicule 106 gris métallisé rapide.
Au mois de mai 2001, garée dans une rue de Beaumont de Lomagne, une 106 grise Quick Silver, immatriculée en WW 31 retient toute mon attention. Un vieux monsieur particulièrement fiable me confirme que "cette voiture est là depuis plusieurs semaines et qu'elle ne bouge pas!".
J'en réfère donc au gendarme de Verdun sur Garonne en charge de l'enquête qui demande à son collègue de Beaumont de Lomagne de surveiller cette voiture.
Dès ce moment, la dite voiture disparaissait....!
Au prix d'une attention très particulière, quelques jours après, j'ai réussi à être présent durant quelques minutes, alors que la propriétaire de ce véhicule ouvrait son garage. J'ai alors constaté que la 106 était maintenant garée tout au fond du local.
Ce n'est qu'au mois d'août que ce véhicule est enfi ressorti de sa cachette, toujours en WW 31. Quelques jours plus tard, l'immatriculation définitive était apposée; elle était tout de même restée 5 mois immatriculée en WW 31........"Curieux"!!!
Par hasard en cette fin d'aout 2011, j'apprenais aux dires d'une connaissance que la jeune femme, propriétaire de la 106, venait de vivre un drame : "son fiancé s'était suicidé..."
Je confiais immédiatement cette information aux enqêteurs.
Comme bien souvent en France, les victimes sont confrontées à un temps judiciaire très long, trop long...
Les mois passérent, douloureux, toujours à la recherche de la vérité et des deux assassins.
Malgré toutes mes demandes, malgré des éléments interressants confiés à la Justice, rien n'avançait.
J'apprenais simplement que de nouveaux enquêteurs étaient nommés depuis que l'affaire était confiée à la Brigade de recherche de Montauban...alors que notre secteur géographique dépendait de la Brigade de Castelsarrasin. Je trouvais surprenant que l'enquête soit délocalisée?!
Le lieutenant de la Brigade de Recherche (BR) m'avait assuré, déterminé et rassurant: "Docteur, je vais ronger l'os, et quand j'en aurai fini, il n'y aura même plus d'os".
Mon Dieu quelle erreur; l'affaire est encore toute incarnée d'une terrible matière: l'indiscible douleur d'une enquête non résolue... (article FIGARO).
Des milliers de véhicules furent approximativement vérifiés. Des pistes sommairement ouvertes. Vite refermées.
En l'occurence, la maman du jeune homme soit disant suicidé, fut interrogé. Elle a été catégorique : "Mon fils n'était pas suicidaire et il n'avait pas le permis de conduire".
Alors pourquoi, le gendarme de la BR, en charge du dossier à cette époque, a-t-il écrit que ce jeune homme avait obtenu son permis en 1997?
Malgré tous mes courriers, malgré toutes les tentatives de mes avocats, rien n'avançait.
Probablement agacée, la Juge d'instruction Mme MP, semble en 2003/2004 vouloir donner une impulsion à cette affaire; elle ordonne fermement aux enquêteurs quelques pistes à défricher (ordre de Missions).
Peine bien perdue puisque cette magistrate fut alors promue et mutée.
De mois difficiles en années douloureuses, l'enquête s'étira, s'effilocha...
En 2004, je sommai mon conseil de saisir la chambre de l'instruction de la Cour d'Appel de Toulouse...
Piètre résultat, il s'en suivit une obscure et inique position de la dite chambre... J'exigeai alors une entière copie du dossier.
On m'autorisa à venir avec pages blanches et plume, à la Cour d'Appel afin de consulter et de prendre les notes nécessaires. Ce que je fis.
Mes longues années d'études à la faculté me permirent d'avoir suffisamment de synthèse et de promptitudes pour trier, noter, analyser...
Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir qu'il manquait 260 cotes dans le dossier que l'on m'avait autorisé à consulter...
Ma stupéfaction fut l'égale de mon désarroi, lorsque je compris que l'essentiel de cette enquête se résumait à quelques côtes. L'essentiel de ce dossier en 5 volumes pesant 20 kilo était en fait constitué de milliers et de milliers de vérifications inutiles de véhicules sans importance.
La seule voiture que je désignai avec force et véhémence, resta inapprochée physiquement par les enquéteurs malgré les ordres clairs et répétés de la Magistrate.
INCOMPETENCE ou PREVARICATION, voila la grande question ?
Après toutes ces années de combat et d'impatience, nous cherchâmes toujours à fournir des éléments nouveaux : sempiternelle rengaine des magistrats du Parquet...
Eléments fournis toujours insuffisants voire inutiles, réponses laconiques, attentes interminables, ... documents égarés, et "mince alors, votre requête est correctionnellement prescrite"...
EN 2006,suite à la promotion mutation de madame Munier Pacheu, une nouvelle juge, fraichement diplomée de l'Ecole Nationale de la Magistrature ENM, fût nommée sur cette affaire.
Quelques temps auparavant, j'avais pu récupérer la puce du téléphone portable de ma fille au moment de son décès. J'étais persuadé que cela avait une sérieuse importance. En effet, nous allions enfin pouvoir tracer QUI avait appelé Alexia en cette fin d'après midi de ce terrible 30 mars 2001.
J'obtins un rendez vous avec la magistrate. Avant toute chose, séche et sans empathie, elle m'asséna que "cette affaire avait bien assez duré et qu'elle avait déjà couté assez cher"...
Je fus abasourdi;
Lorsque je repris mes esprits, je lui montrai la puce du téléphone et j'insistai pour qu'elle acceptat de demander un acte complémentaire. Sans se démonter, elle prit l'objet dans sa main, la regarda et me dit :"il n'y a rien dedans, je vais clôturer cette affaire". Mais elle garda la puce téléphonique.
Nonobstant, je compris alors, qu'elle s'etait "foutu" de moi , que sa décision était déjà prise, et que cette affaire ne serait peut être jamais résolue, parce qu'on ne voulait pas qu'elle le fusse...
Je n'aurai jamais du lui laisser cette pièce car malgré mes courriers RAR, elle ne me fut jamais rendue; enfin,..... jusqu'à ce jour.
Il nous fallut, durant toutes les longues années qui suivirent, épuiser tous les recours possibles en matiére de droit Français.
Ce jusqu'à la cour de cassation,qui, en dépit d'un brillant mémoire ampliatif , plaidoierie admirable de Mâitre Spinosi,rendit une décision "copié-collé" de celle de la cour d appel:"circulez , y a rien a voir...."
En grand désespoir de cause, nous nous tournons désormais vers la Cour Européenne des Droits de l'Homme(CEDH)
Tout au long de ce site nous allons , pas à pas,piéce par piéce, a partir des seuls éléménts du dossier, tenter de vous faire comprendre pourquoi les enquêteurs n'ont rien fait durant toutes ces années ,pour que la vérité ait le dernier mot.